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Une part de notre histoire: Le Manifeste du FRAP

Nous avons retrouvé le Manifeste du FRAP et avons pensé qu’il s’agissait d’un patrimoine historique à re-publier ici. N’hésitez pas à partager!


Le sens de notre action

Pourquoi passer à l’action politique

Les salariés sont exclus du pouvoir

A Montréal, les travailleurs salariés sont exclus ou absents dans tous les centres de décision, que ce soit au conseil municipal, à la C.E.C.M., dans les régies publiques (comme la Régie des Loyers) et même dans les caisses populaires. C’est la bourgeoisie, minoritaire par rapport à l’ensemble de la population, qui occupe la plupart des postes de commande.

Cette absence coûte cher aux salariés

Le prix de cette absence des travailleurs salariés dans les principaux centres de décision est considérable: ce que les travailleurs gagnent par la revendication (négociations, grèves, pressions…), ils le perdent sur le plan politique par l’augmentation de leurs taxes ou encore le blocage de mesures sociales telle que l’élimination de la spéculation foncière, la réalisation d’un vaste secteur de logements à but lucratif, la protection des non-syndiqués. un plan d’assurance-santé, ou encore le blocage de mesures que nous devrions prendre pour contrôler les commerces et les entreprises sur lesquels le pouvoir politique n’a aucun contrôle.

Une force populaire prend naissance

Face à cette absence des travailleurs dans les centres de décision, une force sociale a pris naissance. Des comités de citoyens et des associations de locataires ont surgi dans différents quartiers de Montréal. Certains syndicats se sont réorientés pour devenir plus engagés sur le plan politique. Les étudiants ont manifesté. Bref, des travailleurs salariés ou non mènent une lutte qui n’en est qu’à ses débuts. Lutte diversifiée et nécessaire, qui nous a amenés progressivement à la conclusion suivante : le rapport de forces est tel que nous considérons qu’il est nécessaire de passer, dans le plus bref délai possible, à l’action politique. Sinon c’est le cul-de-sac.

Qui faut-il attaquer

L’équipe Drapeau-Saulnier

L’équipe Drapeau-Saulnier ne représente pas un pouvoir personnel. Elle est l’expression du capitalisme tel qu’il s’exerce au niveau municipal dans une grande ville comme Montréal. 

  • Il y a d’abord tout le jeu des groupes économiques influents qui ont des liens directs ou indirects avec la politique municipale. L’entreprise privée se retrouve partout dans les loisirs et la culture (l’Expo et le baseball nous en fournissent des exemples évidents), dans le logement laissé aux mains des spéculateurs, des “trusts” et des professionnels, dans le transport (où, par exemple, Murray Hill détient des privilèges depuis des années), dans l’information pour beaucoup concentrée et contrôlée à Montréal par le groupe Desmarais de “Power Corporation.”
  • Il y a également la classe des dirigeants au pouvoir. Sur 52 membres du conseil municipal, 50 sont des professionnels ou des hommes d’affaires, soit 96%.
  • Ajoutons à cela les priorités de la ville de Montréal à partir de ses budgets: l’Expo, la Place des Arts, le stade de baseball, les jeux olympiques… et 1,000 logements (seules réalisations en 10 ans) alors qu’il en faudrait 7,500 par année.

En résumé, derrière la façade ou le visage de prestige, de sérieux et d’efficacité de l’équipe Drapeau-Saulnier, on aperçoit des intérêts, des marchés, des privilèges. 

C’est donc au pouvoir municipal qu’il faut s’attaquer.

L’entreprise privée

Nous devons également nous attaquer à l’entreprise privée. Ceux qui nous disent que ce qui changera la situation des salariés à Montréal comme dans tout le Québec, c’est l’entreprise privée, ont tort.

Nous croyons, pour notre part, que ce ne sera jamais l’entreprise privée, le capitalisme organisé, mais bien l’organisation politique des salariés qui veillera à ce que l’économie soit dirigée en fonction des besoins de la population et non plus en fonction de l’intérêt des capitalistes canadiens-anglais, américains ou canadiens-français.

Pour nous, ceci veut dire un mouvement politique municipal s’opposant au conseil municipal, au parti civique et à son équipe en tête.

Bâtir un pouvoir populaire

Le pouvoir municipal 

Notre base d’action sera donc à Montréal parce que c’est le cœur économique et social du Québec, qu’il compte près de la moitié de la population et que, par conséquent, toute action politique efficace dans un tel cas, a des effets sur l’ensemble du Québec.

Notre cible principale sera le pouvoir municipal parce qu’il constitue une des causes réelles et majeures de notre situation et qu’il nous fournit un tremplin d’organisation politique efficace.

Par ailleurs, il est clair qu’il ne s’agit que d’une première étape. Le pouvoir municipal ne constitue qu’un premier tremplin de lutte permettant aux salariés d’acquérir une force politique véritable qu’ils n’ont pas plus au plan municipal qu’au plan national, que ce soit avec l’Union Nationale ou le Parti Libéral.

Le sens de notre action

Nous ne voulons plus nous cantonner dans un rôle de surveillant du pouvoir, nous voulons en arriver à exercer le pouvoir

En conséquence, il s’agit pour nous de réaliser les conditions qui rendront la situation favorable: 

  • à la création d’un parti politique municipal radicalement nouveau; 
  • autonome vis-à-vis des groupes économiques influents ou de l’entreprise privée;
  • favorable aux travailleurs, c’est-à-dire en fonction des intérêts de la majorité de la population, et permettant une participation politique des travailleurs en tant que collectivité.

Coordonner nos luttes

Dans la situation présente, il y a trois groupes qui mènent des actions différentes et parallèles: les travailleurs non syndiqués, chômeurs, assistés sociaux, les ouvriers syndiqués, cols-bleus, collets-blancs et techniciens, ainsi que les étudiants et les jeunes en général.

Les actions de ces différents groupes se rejoignent rarement. D’où la nécessité de coordonner les luttes diversifiées et partielles qui se mènent dans le logement, le transport, le blen-être, l’éducation, etc., et de poser cette action au niveau politique en bâtissant une organisation politique qui unisse salariés syndiqués, non-syndiqués, consommateurs, étudiants et locataires autour d’actions et d’objectifs communs.

En d’autres termes, il s’agit de bâtir un pouvoir populaire de salariés en dehors des partis existant et au niveau municipal.

D’où la nécessité de créer des comités d’action politique dans tous les quartiers de Montréal sur la base des districts électoraux et regroupés dans un front politique commun à l’échelle de toute la ville.

Paru originalement dans la revue québécoise “Rouge et noir”.


Télécharger le PDF original

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Published by Coalition Prenons la Ville!

Prenons la ville est une coalition non-partisane rassemblant des activistes et militant-es de nombreuses organisations montréalaises en lutte pour une ville plus verte et socialement juste.

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